Parfois, quand je rentre un peu tard du boulot, sur les routes sinueuses, je me prends à chercher votre voix sur les ondes de France Inter. Ces quelques minutes qui me berçaient jadis… cette addiction à votre météo marine qui me valait d’amicales moqueries… ces paroles égrenées qui me jetaient sur les déferlantes…que sont-elles devenues ?
Où êtes-vous Marie-Pierre Planchon ?
Et votre voix oubliée hante-t-elle encore les marins qui naviguent entre Tyne et Dogger ?
Ou bien, accrochée à un autre micro, bercez-vous d’autres âmes que les nôtres ?
Au hasard des dépressions, avez-vous touché les ténébreux récifs des côtes des Shetland
Aux bords desquels s’agitent en vain ces moutons imbéciles qui espèrent encore une météo plus clémente.
N’ayant plus rien à perdre ni Dieu en qui croire,
Afin qu’ils me rendent ma météo marine si dérisoire,
Moi, comme eux, j’ai prié les cargos de la nuit.