Qu’il est dur et passionnant de poursuivre ce rêve week-end après week-end.
Qu’il est dur, le vendredi soir, après une semaine de boulot, de laisser le réveil à la même heure pour le lendemain. Six heures du matin dans le meilleur des cas. Parfois cinq heures ou quatre heures, même, lorsque le printemps arrive.
Qu’il est passionnant de préparer son programme pour l’hiver, de travailler chaque course dans ses moindres détails, d’imaginer les itinéraires.
Quel casse-tête d’arriver à coordonner tous les éléments, tous les ingrédients qui vont permettre de toucher à cette perfection dont je vous parlais la semaine dernière !
Oui, une belle course se rapproche d’une recette de cuisine : si l’un des ingrédients manque, le plat, même agréable, n’est pas à la hauteur des attentes du cuisinier. Les convives le complimentent mais lui sait qu’il n’a pas touché au but.
Alors, il faut ruser pour combiner la présence des bons compagnons, la météo parfaite, les conditions nivologiques assurant une bonne neige sans trop de risques, un lieu magique et sauvage, la solitude, la forme physique et psychologique, l’envie et la motivation, la maitrise technique, l’économie du geste et l’efficacité, la difficulté… L’accès au mythe est à ce prix.
Si l’art est une marche vers l’esthétisme, on s’en rapproche vraiment à cet instant. Oui, j’aime à penser que le sport peut être un art.
Faire sa trace à la montée comme à la descente en est un ; j’en suis persuadé. A la montée, quand je trace, je pense toujours à celui qui me suit, à son plaisir et à sa sécurité.
A la descente, j’imagine un spectateur en bas de la pente. Il doit prendre plaisir à me voir évoluer et la trace que je laisse doit être à la hauteur de l’honneur que j’ai de pouvoir pratiquer ce sport.
Et par dessus tout, je recherche le plaisir et le partage.
(à suivre)